Tamara de Lempicka - ARUMS (ÉTUDE)

 

Tamara de Lempicka
1898 - 1980
ARUMS (ÉTUDE)
porte le cachet T. de Lempicka (en haut à droite)
huile sur toile
41 x 33 cm
16 1/8 x 13 in.
Peint vers 1938 
stamped 'T. de Lempicka' (upper right), oil on canvas. Painted circa 1938.
"Si Tamara a été fidèle à quelque chose dans sa vie, c'est bien à ces fleurs."
Alain Blondel, Tamara de Lempicka. Catalogue raisonné 1921-1979, Lausanne, 1999, p. 300

La délicate et non moins sculpturale nature de ces superbes fleurs a sans conteste infiniment séduit Tamara de Lempicka. Dès 1930, sous le pinceau de l'artiste, de virtuoses et harmonieux bouquets d'arums voient ainsi le jour et l'étude ici présentée, exécutée vers 1938, illustre dans sa plus pure expression cette nouvelle prédilection. Artiste érudite à la curiosité insatiable, dotée d'un esprit transgressif et désinhibé, devenue légendaire, Lempicka était très certainement lucide et sensible quant à la manifeste connotation érotique de ces fleurs associées à l'organe sexuel féminin. Ces fleurs jouent en effet un rôle de premier ordre au sein de plusieurs célèbres Visions amoureuses que Lempicka adressait, à l'instar du somptueux Portrait d'Ira P de 1933, aux femmes, objets de ses désirs les plus intenses.

Lempicka est née en Pologne et a passé sa jeunesse dans la ville de Saint-Pétersbourg. Elle s'installe à Paris en 1918 et cultive toute sa vie une image d'artiste glamour et internationale. Elle commence à exposer ses œuvres à Paris, au Salon de 1922, et apparaît souvent dans les livrets d'époque sous la déclinaison masculine de son nom. C'est à ce moment là que se révèle son inimitable style immédiatement salué par les critiques qui en louent la vigueur et l'absence de tout sentimentalisme affecté. Bien que librement attachée à l'esthétique géométrique du Cubisme et aux proportions chères au néo-Classicisme, la peinture de Lempicka se caractérise par son travail incisif du dessin, sa luminosité théâtrale, la sensualité de ses modelés, qualités inégalées par ses contemporains. Dans Arums (étude), Lempicka adopte un plan rapproché, dramatique, et place le spectateur devant une composition de fleurs d'une rare fraîcheur et luminosité. Lempicka traduit les voluptueux replis des pétales blancs, desquels se détachent de discrets pistils jaunes, sur un fond noir et mat de telle sorte que ses lys possèdent une vitalité charnelle absente de la plupart des autres interprétations contemporaines de ces fleurs, telles que celles immortalisées par Dora Maar en 1931-34 (Fig.1).

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